Si vous êtes né(e) en janvier, découvrez quels écrivains célèbres sont nés le même jour que vous...
La correspondance de la marquise – qui n’était pas destinée à la publication - prend parfois des allures de roman-feuilleton permettant de suivre, entre autres, les intrigues qui se déroulent à la cour de Louis XIV. La marquise raconte, commente, mais reste prudente pour ne pas encourir la disgrâce du roi.
Elle y évoque notamment l’intention de la duchesse de La Vallière – maîtresse de Louis XIV que celui-ci va délaisser pour Madame de Montespan – de se retirer dans un couvent à Chaillot ainsi que la réaction du roi dans la lettre du 12 février 1671 adressée à sa fille, Madame de Grignan : « Le Roi pleura fort, et envoya M. Colbert à Chaillot la prier instamment de venir à Versailles, et qu’il pût lui parler encore. M. Colbert l’y a conduite. Le Roi a causé une heure avec elle et a fort pleuré, et Mme de Montespan fut au-devant d’elle, les bras ouverts et les larmes aux yeux. Tout cela ne se comprend point. Les uns disent qu’elle demeurera à Versailles, et à la cour ; les autres qu’elle viendra à Chaillot. Nous verrons. »
MADAME DE SEVIGNE, épistolière française (1626-1696) |
Lettre de la marquise à Gilles Ménage, 12 septembre 1656 |
Quelques jours plus tard, le 18 février, la marquise reprend la conversation sur ce sujet : « Mme de la Vallière est toute rétablie à la cour. Le Roi la reçut avec des larmes de joie, et Mme de Montespan ; elle a eu plusieurs conversations tendres. Tout cela est difficile à comprendre, il faut se taire. »
JOSEPH KESSEL, romancier français, membre de l'Académie française (1898-1979) |
Joseph Kessel : « Un peuple qui n’a pas de chanson est un peuple qui ne peut pas se battre »
Ce constat de Kessel est à l’origine du « Chant des partisans » qu’il écrivit avec Maurice Druon, son neveu, en 1943 à Londres pour les forces de la Résistance. La musique fut composée par une guitariste française d’origine russe réfugiée à Londres, Anna Marly.
La même année, il écrivait L’Armée des ombres en hommage aux combattants de la Résistance en veillant à ce que « tout fût exact et, en même temps, que rien ne fût reconnaissable.
Portrait de Jean Moulin |
A cause de l’ennemi, de ses mouchards, de ses valets, il fallait maquiller les visages, déraciner les personnes et les planter ailleurs, mélanger les épisodes, étouffer les voix, dénouer les liens, dissimuler les secrets d’attaque et de défense. »
MARTIN CRIMP, dramaturge britannique (né en 1956) |
Sa pièce Claire en affaires (Dealing with Clair), inspirée d’un fait-divers, se situe lors de la forte spéculation immobilière dans le sud de l’Angleterre, à la fin des années 80 et met en scène Claire, un agent immobilier et ses clients, à Londres.
Extrait de l’acte un, scène II (traduction de Jean-Pierre Vincent et Frédérique Plain)
MIKE. Vous savez que nous avons quatre chambres ici.
CLAIRE. Enfin oui, vous en avez une -
MIKE. C’est vrai, parce que beaucoup de ces propriétés n’en ont que trois. Le Numéro Cinq n’en a que trois.
CLAIRE. Elle n’a pas de fenêtre, c’est ça.
MIKE. Elle n’a pas de fenêtre à proprement parler, mais elle est grande. En fait, nous y avons mis notre jeune fille au pair italienne. Elle adore l’atmosphère. Je veux dire ici. En Angleterre. Elle vient de Naples. CLAIRE. Mais pas la pièce.
MIKE. Pardon ? Si, la pièce lui plaît beaucoup. C’est la première fois qu’elle a une pièce à elle.
CLAIRE. Cent quatre-vingt-dix.
MIKE. Oui je pense qu’on pourrait tenter le coup, pas vous ?
CLAIRE. Vous y allez un peu fort.
MIKE, petit rire. Oui, je sais.
CLAIRE. Mais bien sûr les gens sont prêts à marcher. MIKE. Oui, je sais. C’est ça le truc. Les gens – malheureusement – sont prêts à marcher, comme vous dites. Et donc, oui, vous voyez notre dilemme. Je veux dire, je sais, tout ça est détestable.
Martin Crimp à la fin de sa pièce The City à Paris (photo : Raphaël Labbé) |
Martin Crimp : “Je dois effectivement accepter d’avoir deux courants dans mon travail. L’un est traditionnel, proche du naturalism, du drame psychologique, fondé sur une intrigue et une ligne narrative fortes. Mais il y a une partie de moi-même qui résiste à cette sorte de théâtre, qui a envie de le critique, ce que j’ai fait, par exemple, dans Atteintes à sa vie ou dans les pièces courtes qui ont été données à Chaillot : ells tournent autour des techniques de narration plus que sur l’action. Mais ce que toutes on ten commun, c’est de toujours raconteur une histoire. Il n’y a pas des pièces accessibles et d’autres totalement obscures et incompréhensibles.”
PIERRE BOULLE, écrivain français (1912-1994) |
Pont de la rivière Kwaï (après sa reconstruction) |
Deux des romans de Pierre Boulle ont connu un franc succès cinématographique et lui ont conféré une notoriété internationale :
- Le Pont de la rivière Kwaï (1951) a été adapté par David Lean en 1957. Le roman, qui s’inspire de faits réels, retrace les épreuves de soldats britanniques faits prisonniers par les Japonais qui les obligèrent à construire un pont ferroviaire entre la Thaïlande et la Birmanie entre 1942-1943.
- La Planète des singes (1963), porté à l’écran à plusieurs reprises, relate la découverte, en l’an 2500, par Ulysse Mérou et ses compagnons, d’une planète qui ressemble à la Terre. Les singes y règnent en maîtres et dominent l’espèce humaine.
Extrait du chapitre VI : où Ulysse raconte sa sortie au zoo :
« J’acceptai d’aller visiter le Zoo. Tout d’abord, je n’éprouvai aucune surprise. Les bêtes présentaient beaucoup d’analogies avec celles de la Terre. Il y avait des félins, des pachydermes, des ruminants, des reptiles et des oiseaux. Si je remarquai une espèce de chameau à trois bosses et un sanglier qui portait des cornes comme un chevreuil, cela ne pouvait en aucune façon m’émerveiller, après ce que j’avais vu sur la planète Soror.
Mon étonnement commença avec le quartier des hommes. Zira (un chimpanzé femelle) tenta de me
dissuader d’en approcher, regrettant, je crois, de m’avoir amené là, mais ma curiosité était trop forte et je tirai sur ma laisse jusqu’à ce qu’elle cédât. La première cage devant laquelle nous nous arrêtâmes contenait au moins une cinquantaine d’individus, hommes, femmes, enfants, exhibés là pour la plus grande joie des badauds singes. Ils faisaient preuve d’une activité fébrile et désordonnée, gambadant, se bousculant, se donnant en spectacle, se livrant à mille facéties. C’était bien un spectacle. Il s’agissait pour eux de s’attirer les bonnes grâces des petits singes qui entouraient la cage, leur jetant de temps en temps des fruits ou des morceaux de gâteaux qu’une vieille guenon vendait à l’entrée du jardin. C’était à celui des hommes, adultes aussi bien qu’enfants, qui réussirait le meilleur tour – escalade des grilles, marche à quatre pattes, marche sur les mains – pour obtenir la récompense et, quand celle-ci tombait au milieu d’un groupe, il y avait des bourrades, des coups d’ongles et des cheveux arrachés ; le tout ponctué de cris aigus d’animaux en colère…. »
VINCENT VOITURE, poète français (1597-1648) |
Dans la lignée des poètes italiens de la Renaissance et après Ronsard et Du Bellay, Vincent Voiture reprend le topos (ou lieu commun) de « la Belle Matineuse » : la femme aimée est comparée à l’aurore. Les textes composés sur ce thème ont des caractéristiques communes : la scène évoquée se déroule le matin, à l’aube. Le poème relate la rivalité entre l’Aurore (ou le Soleil) et la Dame. La Dame sort victorieuse de cet affrontement. |
Sonnet de Vincent Voiture,
1635 (dans la poésie galante, Philis est le nom donné à la femme aimée) :
Des portes du matin l'Amante de Céphale,
Ses roses épandait dans le milieu des airs,
Et jetait sur les cieux nouvellement ouverts
Ces traits d'or et d'azur qu'en naissant elle étale,
Quand la Nymphe divine, à mon repos fatale,
Apparut, et brilla de tant d'attraits divers,
Qu'il semblait qu'elle seule éclairait l'univers
Et remplissait de feux la rive orientale.
Le Soleil se hâtant pour la gloire des Cieux
Vint opposer sa flamme à l'éclat de ses yeux,
Et prit tous les rayons dont l'Olympe se dore.
L'Onde, la terre et l'air s'allumaient alentour
Mais auprès de Philis on le prit pour l'Aurore,
Et l'on crut que Philis était l'astre du jour.
Le sonnet de Vincent Voiture a donné lieu à une querelle littéraire à laquelle furent mêlés Tristan L’Hermite et Claude de Malleville qui cherchaient à rivaliser avec lui. |
Sonnet de Malleville
(1635)
Le silence régnait sur la terre et sur l'onde,
L'air devenait serein et l'Olympe vermeil,
Et l'amoureux Zéphyr affranchi du sommeil
Ressuscitait les fleurs d'une haleine féconde.
L'Aurore déployait l'or de sa tresse blonde
Et semait de rubis le chemin du Soleil ;
Enfin ce Dieu venait au plus grand appareil
Qu'il soit jamais venu pour éclairer le monde,
Quand la jeune Philis au visage riant,
Sortant de son palais plus clair que l'Orient,
Fit voir une lumière et plus vive et plus belle.
Sacré flambeau du jour, n'en soyez point jaloux !
Vous parûtes alors aussi peu devant elle
Que les feux de la nuit avaient fait devant vous.
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