De l'analyse au commentaire de texte

La présence de l’émetteur dans son énoncé est marquée par :

- des pronoms (je, mon, nous, ...)

- l’expression de sentiments, d’avis personnels en rapport avec ses propos. On appelle modalisateurs les indices du sentiment et du jugement et modalisation l’ensemble de ces indices.

C’est une lecture approfondie des textes qui permet de mieux en cerner le sens et la singularité.

Chaque texte comporte en effet des particularités qu’une lecture attentive peut mettre en évidence :

Ex : Ainsi, pour dénoncer l’esclavage, Montesquieu, dans son traité de théorie politique, De l’Esprit des lois (1748) a recours à l’ironie et feint d’adopter le point de vue des esclavagistes tandis que Voltaire, dans Candide (1759) emploie le registre pathétique lorsqu’il fait la description d’un esclave de Surinam qui a été mutilé.

La lecture analytique est la première étape d’un commentaire littéraire.

Comment procéder ?

- La phase de découverte du texte est essentielle : assurez-vous d’abord de bien comprendre son sens global (pour le vérifier, vous pouvez rédiger au brouillon un résumé du passage d’une ou deux phrases, par exemple).

Notez ensuite vos premières impressions de lecture sur votre brouillon. Elles vous apporteront des éléments de réponse sur les intentions de l’auteur : cherche-t-il à transmettre un savoir, à émouvoir, à convaincre le lecteur ?

Pour compléter cette première approche, interrogez-vous sur le(s) thème(s) traité(s) dans le texte, sur ce qui vous plaît, vous surprend, vous trouble, suscite votre intérêt, ...

L’étape suivante consiste en un travail de repérage et de mobilisation des connaissances :

En vous aidant du paratexte, commencez par identifier le genre du texte, sa date de publication et le nom de son auteur. Efforcez-vous de compléter ces indications en vous appuyant sur vos connaissances personnelles.

Si l’on vous propose d’étudier une fable de La Fontaine, vous pouvez sans difficulté exploiter vos connaissances sur le genre, sur l’auteur et ses intentions. Si vous ignorez tout de l’auteur du texte, essayez de le situer historiquement et de le rattacher à un mouvement littéraire, efforcez-vous de vous souvenir des caractéristiques essentielles du genre dont relève ce texte.

Ce travail d’observation doit être complété par un questionnement sur :

- la structure du texte : comment le passage est-il composé ?

- le type discours dominant dans le texte (narratif, descriptif, explicatif, argumentatif)

- le(s) registre(s) présent(s) dans le texte.

- (la situation de l’extrait dans l’œuvre)

Le questionnement variera en fonction du genre à étudier : une description dans une page de roman entraîne une réflexion sur le point de vue adopté, l’observation de la longueur des répliques d’une pièce de théâtre peut nous donner des indications sur les rapports de force entre les personnages, ...

- La dernière étape de l’analyse, plus longue, consiste en une observation détaillée du texte

Je vous propose d’élaborer un tableau pour mener à bien cette analyse afin de :

- stimuler la réflexion

- permettre l’analyse fouillée du texte et recueillir des informations précises

- faciliter l’élaboration du plan

- préparer le travail de rédaction

Pour compléter ce tableau, vous pouvez vous appuyer sur les premières informations prélevées ou observer les points suivants : le cadre spatio-temporel, la situation d’énonciation, le lexique (champs lexicaux, figures de style, la syntaxe des phrases et la ponctuation, le rythme et les sonorités, ...

Le travail d’analyse qui a été mené a permis de mieux cerner et de préciser les principaux enjeux du texte donné à étudier.

Le commentaire est la présentation organisée et entièrement rédigée de cette analyse.

La problématique et le plan du commentaire :

L’analyse détaillée du texte vous apporte des indications précises sur les spécificités de l’extrait donné à étudier : sujet, thèmes dominants, intentions de l’auteur, procédés d’écriture.

A partir de ces éléments, vous devez réfléchir à une problématique qui vous servira de guide pour votre étude et qui sera formulée sous forme d’une question (introduite par un mot interrogatif : en quoi ? dans quelle mesure ? comment ?...)

- La question ne doit pas être trop générale, doit rester centrée sur le passage donné à étudier.

- Elle ne doit pas cibler qu’une partie du texte.

- Elle doit être rédigée avec clarté.

Vous devez ensuite élaborer un plan qui permettra de traiter la question posée et de présenter une réflexion construite.

La composition du devoir

L’introduction est composée de :

- La présentation générale du texte à partir de précisions sur le genre de l’œuvre,  sur son auteur, sur le mouvement littéraire auquel se rattache l’œuvre (éventuellement), sur le sujet abordé dans l’extrait. Lorsque cela est possible, précisez où l’extrait se situe dans l’œuvre.

- La formulation de la problématique

- L’annonce du plan

Le développement

Il est progressif et composé de deux ou trois parties qui correspondent aux étapes de la réflexion.

Chacune de ces parties s’ouvre sur la présentation d’une idée directrice (votre thèse) et est composée de plusieurs paragraphes qui développent chacun des arguments qui viennent étayer votre axe d’étude.

Des exemples prélevés dans le texte viennent illustrer la réflexion. Les citations ne doivent pas être trop longues, doivent être insérées adroitement dans le devoir, placées entre guillemets et commentées à l’aide des notions littéraires appropriées. Vous préciserez entre parenthèse le n° de la ligne où figure la citation.

La conclusion comporte

- Un bilan des idées exprimées.

- Une réponse à la question posée.

- (Un élargissement de la réflexion/une ouverture)

Conseils de rédaction

L’ensemble du devoir doit être rédigé : le titre et le N° des parties ne doit pas apparaître.

Employez des connecteurs pour souligner les enchaînements de la réflexion et rédigez des transitions entre vos parties.

Évitez d’employer le pronom personnel « je » et utilisez de préférence les pronoms « on » ou « nous ».

L’expression écrite doit être soignée, claire et correcte.